Le 03 Avril 2025, dans le cadre de l’UE POYC807T du master 1 PSRI, une partie de la promotion M1 a organisé une table ronde sur le thème de la rencontre interculturelle dans l’accompagnement thérapeutique. Cette idée est née de questionnements quant aux actualités géo-politiques, économiques et sociales ainsi que d’une volonté de réfléchir notre propre posture dans une optique la plus inclusive et la moins ethnocentrée possible.

Pour ce faire, nous avons choisi d’inviter trois professionnel.les:

  • une psychologue clinicienne avec une formation en psychologie interculturelle, travaillant au sein du dispositif “psy qui traîne”
  • un infirmier en psychiatrie depuis une quinzaine d’années (dont plusieurs années en Nouvelle-Calédonie), possédant une connaissance expérientielle de ces enjeux ; 
  • une psychologue clinicienne, riche de quinze ans d’expériences en milieu hospitalier, à présent en libéral depuis cinq ans, qui a pu vivre des situations de rencontre interculturelle dans sa pratique.

Pour rester dans la philosophie du master PSRI qui met en avant la démarche de co-construction de la connaissance avec les différents acteur.ices, nous avons pensé cette table ronde dans une démarche qui se voulait collaborative. Pour ce faire, nous avons choisi d’utiliser des outils participatifs. Par exemple, nous avions utilisé des outils modestes mais pratiques, notamment des post-it, à faire passer au public au début de la table ronde et que nous avons brièvement classé, analysé et restitué dans l’instant, afin d’articuler leurs représentations de la rencontre interculturelle au savoir et à la formation des professionnel.les présent.es. A la fin, nous avons élaboré une synthèse collective avec le public, nous centrant sur leur vécu de cette table ronde, les points qui les ont le plus interpellé.es, ou ce qui leur a semblé le plus important. Ces outils nous ont permis de prendre en compte la parole du groupe. Nous nous sommes appuyées sur l’intelligence collective du moment, sur l’intériorité de chacun.es, pour effectuer un aller-retour entre l’espace intime et l’espace partagé, et ainsi développer une identité de groupe autour du sujet de cette table ronde (Marcilhacy, 2016). Ainsi, de cette synthèse collective est ressorti plusieurs points clés, que nous avons répartis en trois axes:

Ainsi, la complémentarité des parcours professionnels de nos intervenant.es ont permis de mettre l’accent sur la nécessité de réfléchir et de déconstruire nos propres cadres de référence afin d’éviter les stéréotypes et de privilégier une rencontre de l’Autre étayée sur ses propres modèles de références. Cela questionne ainsi la posture du psychologue qui doit faire preuve d’une ouverture et de souplesse face à l’altérité. Il est nécessaire de rester curieux.se de ce qui constitue l’univers et la réalité de l’Autre et de garder un regard naïf et dépourvu de stéréotypes pour mieux sonder ses symptômes ainsi que sa souffrance. Ces questions de rencontre interculturelle ont soulevé plusieurs réflexions, sur les rapports de domination dans lesquels se situe le.la patient.e au sein de l’accompagnement, mais qui, finalement renvoient à la place que la société lui accorde. A quel point sa culture doit-elle être pensée ? A quel point doit-on y prêter attention pour permettre un accompagnement psychologique éthique et pertinent en évitant toute posture essentialiste et/ou culturaliste ? “On rencontre toujours un Autre” a évoqué une de nos intervenant.e.s; rencontrer une culture, c’est rencontrer cet Autre dans sa singularité entière. Alors dans cette perspective, c’est au-delà d’une quelconque culture que nous, futur.es professionnel.les devons réfléchir notre rapport à l’Autre. C’est tout notre lien social qui est à repenser, car sans doute il y a t-il autant de cultures qu’il y a d’individus.

​‌‌‍‍​‍Marcilhacy, C. (2016). Réflexions autour de la médiation écriture en dispositif groupal. Enfances & Psy, N° 71(3), 167‑176. https://doi.org/10.3917/ep.071.0167